Le calme était revenu jeudi 23 juin 2011 au soir au Sénégal après plusieurs manifestations, dont certaines ont été marquées par des violences, Abdoulaye Wade ayant décidé d'abandonner son projet de "ticket présidentiel" huit mois avant son vote en confiant à son ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy, le soin d’annoncer « la bonne nouvelle » à l’Assemblée.Le président Wade "a pris en considération vos préoccupations", il "a pris bonne note" de toutes les réactions et "il m'a chargé de retirer ce projet de loi", a déclaré le ministre Sy, suscitant les applaudissements nourris des parlementaires qui avaient certainement reçu l’annonce de la révision constitutionnelle avec des applaudissements aussi nourris car les députés, sous les cieux africains ne savent user que de leurs mains, pour les lever, pour applaudir, pour montrer patte blanche, pour faire main basse sur les biens qui ne leur appartiennent pas, pour donner des coups de main aux décideurs afin d’éviter leurs coups de pied…
Le texte visait à modifier la Constitution pour permettre aux Sénégalais d'élire simultanément, dès 2012, un président et un vice-président sur la base d'un "ticket". En insérant cette disposition dans la Constitution M. Wade arrivé au pouvoir en 2000, espérait se faire réélire jusqu’à ce que mort s’ensuive pour que soit alors cédé le fauteuil à son "super" ministre de fils, Karim, 42 ans.